Ogier : "Pas copain avec Neuville"
- Publié le 17-08-2018 à 06h43
- Mis à jour le 17-08-2018 à 07h35
Le Français veut réduire ce week-end l’écart de 21 points sur notre compatriote Très entouré sous l’auvent Ford, dans la plus modeste des structures officielles, Sébastien Ogier a répondu sans détours à nos questions à la veille d’une manche allemande très importante pour un quintuple champion du monde dont l’avenir reste incertain.
Sébastien, comment vous sentez-vous à la veille de ce Deutschland Rally ?
"Relax et confiant. Nos essais se sont bien passés. Notre évolution aéro semble mieux fonctionner ici qu’en Finlande où nous avons été confrontés à un souci d’équilibre. Le feeling est bon."
Quel est votre objectif ce week-end ?
"Marquer plus de points que Neuville, comme en Finlande. Je vais me battre. Rien n’est joué. Je n’envisage pas de perdre le titre cette année. Tant que l’on reste dans la fenêtre de moins d’une victoire au niveau des points, la situation peut vite se retourner. Il est possible, si Thierry a un souci, que je sois à nouveau en tête du championnat dimanche. Mais même à la régulière rien n’est perdu."
Pour la première fois, vous vous retrouvez dans la position du chasseur à mi-championnat…
"Exact. Un nouveau challenge intéressant. Au moins, cette fois, le gars avec qui je me bats ne sera pas avantagé par sa position de départ."
Préféreriez-vous vous retrouver au départ de l’Australie, ultime manche de la saison, avec 5 points d’avance ou de retard ?
"Chaque point compte. Je ne vais pas calculer. Mais il est clair que dans 95 % des cas ce sera très compliqué pour celui qui devra ouvrir la route là-bas. Il y aura aussi pas mal de balayage en Angleterre et surtout en Turquie. À moi d’en profiter."
Au-delà de la rivalité sportive, vous ne semblez pas bien vous entendre avec votre rival. Mauvaise impression ou réalité ?
"Non, c’est vrai. Neuville n’est pas mon copain. On est fort différents. Mais on ne doit pas être amis pour faire du rallye. Le plus important est que l’on se respecte."
Le Belge est un grand pilote ?
"Personne n’est en tête d’un Championnat du Monde par hasard…"
Que ferez-vous en 2019 ?
"Ah, bonne question. Mon contrat expire fin de saison et le marché est très ouvert, les voitures se valent et il y a de la place partout. Ma priorité n°1 est la performance. Je voudrais réunir tous les ingrédients pour pouvoir continuer ici. Je veux être sûr qu’on peut résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés. Cela reste le team M-Sport, pas Ford."
Un retour chez Citroën est-il une possibilité ?
"Tout le monde parle avec tout le monde en cette période."
L’issue du championnat pourrait-elle influencer votre choix ?
"Non, on perd et on gagne ensemble."
Le montant de votre salaire alors ?
"Je suis proche de la fin de ma carrière en rallye et il est clair que si je signe un nouveau contrat, ce sera sans doute mon dernier. Je voudrais donc en profiter. Mais je veux plus de garanties au niveau des résultats que bancaires."
À 34 ans, prendre votre retraite du rallye n’est actuellement plus une possibilité ?
"Même si j’aime goûter à d’autres disciplines, par exemple en participant à la manche du DTM de Spielberg sur une Mercedes fin septembre, j’ai toujours l’envie de faire du rallye. Si j’ai une bonne option, je continuerai donc au moins encore un an."